Le kWh électrique français, radioactif ET climaticide !
Communiqué de presse - 24 janvier 2008
http://www.agirpourlenvironnement.org
Agir pour l'Environnement diffuse ce jour, une note interne éditée par RTE et l'Ademe indiquant que le contenu carbone du kWh électrique dédié au chauffage est en France de 600 grammes de CO2 par kWh, bien loin des assertions d'EDF qui n'hésite pas à affirmer que ce kWh ne pèserait "que" 180g/CO2 par kWh...
Ce poids carbone, très important, du kWh dédié au chauffage s'explique par une capacité de production électrique française tournée exclusivement vers le nucléaire, inapte à répondre aux besoins de pics. Or, l'omniprésence du chauffage électrique en France crée des pointes de consommation que le nucléaire ne peut couvrir, d'où le besoin de recourir aux vieilles centrales fioul et charbon en période de très forte demande. En reconnaissant officieusement un bilan carbone très en deça des affirmations trompeuses d'EDF, la France prend conscience que l'unilatéralisme énergétique ayant favorisé le tout nucléaire a pour conséquence la production de déchets radioactifs ET l'émission de gaz à effet de serre.
La France doit enfin accepter le multilatéralisme dans la gestion de sa politique énergétique en stoppant la construction de l'EPR, coûteux et inadpaté à la demande électrique française et imposer un moratoire sur le recours au chauffage électrique, d'une piètre efficacité énergétique et d'un bilan carbone très en deça des objectifs assignés par l'Union européenne.
- Lire la note interne RTE/Ademe, version courte : http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/contenuCO2courte.pdf
- Lire la note interne RTE/Ademe, version longue : http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/contenuCO2courte.pdf
Commentaires
Salut Benka,
Il me semble que tu as interpreté un peu vite la note interne RTE/ADEME. Si tu lis bien la note (au passage ton lien vers la version longue renvoie à la version courte mais j'ai quand même trouvé et lu la version longue), les deux méthodes de calculs n'ont pas le même périmètre d'application.
"L'approche moyenne" concerne seulement la France et donne en effet, pour la France, une consommation pour le chauffage de 180 gCO2/kWh.
"L'approche marginale" concerne tout le continent européen, pour les "émissions de C02 en et hors de France" (je cite, dans la version longue, page 4 : http://www.agirpourlenvironnement.o...). On arrive alors en effet à une consommation européenne, pour le chauffage de 500 à 600 gCO2/kWh.
Dans la note longue, il est bien précisé que, "loin d’être antagonistes, les indicateurs globaux et marginaux doivent être considérés comme complémentaires".
Pourquoi ne donnes tu pas non plus ces chiffres, aussi présents, dans la note courte (page 1) :
contenu moyen en CO2 dans l'électricité en France : environ 70gC02/kWh
contenu moyen en CO2 dans l'électricité en Europe : 340gC02/kWh
Je ne critiquerai pas tes conclusions finales, elles ne tiennent pas face aux faits. Aussi, je m'interroge sur ton post. Soit tu n'as pas lu les notes, et dans ce cas là tout s'explique. Soit tu as lu les notes, et c'est beaucoup plus grave, tu as cherché, comme beaucoup de gens le font à trouver des confirmation à tes convictions profondes (le nucléaire c'est mauvais pour l'environnement).
Le résultat est désastreux, c'est de la désinformation. Ne crois pas que je suis pro-nucléaire, ou pro-quoi-que-ce-soit. Je ne fais parti d'aucune organisation environnementale (ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas sensible aux problèmes environnementaux, loin s'en faut), je ne bosse pas dans le nucléaire mais j'ai, grâce à mes études, une culture scientifique. Je regarde les faits, les chiffres dans le détail et j'en tire les conclusions, en essayant d'être le plus honnête possible intellectuellement.
Excuse moi quant à mes propos, que tu trouveras peut-être un peu sévères ou virulents. Je suis seulement extrêmement furieux lorsqu'une personne (toi, un journaliste) déforme les propos de gens qui savent de quoi ils parlent (l'ADEME, pour cette fois). Les enjeux sont tellement énormes, on ne peut pas se le permettre.
Je te souhaite un excellent voyage et te promets de faire un don dès que je toucherai mon premier salaire.
Bon vent à toi,
Thomas