HAMBOURG (AFP) - 29/05/2007 17h02

Le Forum UE-Asie (ASEM), réuni mardi à Hambourg (nord de l'Allemagne), a échoué à adopter des obligations communes aux deux zones concernant la réduction des gaz à effet de serre après 2012, la Chine affirmant ne pouvoir faire autant d'efforts que les pays occidentaux.

"Nous pensons que, pour ce qui est de la lutte contre le changement climatique, nous devrions avoir un but commun mais des responsabilités différentes", a déclaré le ministre des Affaires étrangères chinois Yang Jiechi à la conférence de presse finale du sommet des 43 pays de l'ASEM.

"Le monde développé devrait en faire davantage, mais la Chine fera de son mieux", a-t-il ajouté.

A ses côtés, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, présidant la rencontre, a reconnu que les 27 pays de l'UE et les 16 pays asiatiques n'avaient pas réussi à trouver d'accord pour la période qui commence à l'expiration du protocole de Kyoto, soit 2012.

"Il y a eu des désaccords pour trouver des objectifs contraignants", a déclaré M. Steinmeier.

Il a toutefois plaidé pour que les négociations sur les réductions des gaz à effet de serre qui devront être prévues dans le traité succédant au Protocole de Kyoto en 2012 soient bouclées d'"ici à 2009". Le lancement officiel de ces négociations sera lancé en décembre prochain à Bali.

La Chine (qui sera à l'horizon 2015 l'un des principaux producteurs de gaz à effet de serre au monde) et l'Inde sont invitées au sommet des pays les plus industrialisés (G8) du 6 au 8 juin à Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne), où la lutte contre le réchauffement climatique sera l'un des principaux sujets de débat.

Or, les négociations entre les pays du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Russie) en vue d'une déclaration commune sur le réchauffement climatique se heurtent à l'opposition de Washington, qui refuse des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Entré en vigueur en 2005, le protocole de Kyoto prévoit une réduction des gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique. Mais les Etats-Unis, responsables d'un tiers des émissions, de même que la Chine, ont refusé de ratifier ce protocole.

Dans un tout autre domaine, le Forum Asie-UE a formellement demandé à l'Iran de cesser ses activités d'enrichissement d'uranium et de choisir la négociation pour trouver une issue à la crise sur le dossier nucléaire.

"La réunion (des représentants diplomatiques des 27 pays de l'UE et de 16 pays asiatiques) enjoint l'Iran de respecter les revendications de la résolution 1747 (des Nations unies) et de suspendre ses activités relatives à l'enrichissement" d'uranium, ont-il déclaré dans un communiqué.

Le Forum de l'ASEM (Asia-Europe Meeting) "exprime sa grande préoccupation et sa déception" au sujet du rapport de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) publié le 23 mai. Celui-ci déplore que Téhéran continue à défier l'ONU en poursuivant l'enrichissement de l'uranium et gêne l'activité de ses inspecteurs sur place.

Les 16 États asiatiques membres de l'ASEM sont la Birmanie, Brunei, le Cambodge, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Laos, la Malaisie, le Mongolie, le Pakistan, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.